Le temps des explications

Carlie M. Johanson | Maggie A. Wight

Le soleil ce couchait répandant des lueurs orangeâtes dans le château. C'était le moment de la journée préféré de Maggie. Le moment où le soleil laissait place à la lune. Bien que grâce à son bracelet offert par Danny, l'homme qui l'avait transformé, elle ne craignait plus le soleil, il n'empêche qu'elle préférait la nuit. Le soleil lui tirait les yeux même si c'était supportable. Afin d'échapper au vacarme de la Grande Salle au moment du dîner la Wight avait décidé de se rendre dans un lieu peu fréquenté des élèves. Surtout à cette heure-ci. Un lieu où elle pouvait réfléchir sans prendre le risque d'être dérangée et où elle pouvait apprécier le magnifique paysage qui s'étendrait sous ses yeux.

La blonde monta doucement les escaliers en colimaçon. L'exercice était assez éprouvant du moins pour humain mais pour Maggie c'était comme s'allonger dans son lit. Elle prit son temps pour monter les marches et peut-être une dizaine de minutes plus tard, elle était arrivée au sommet de la Tour d'Astronomie. Comme d'habitude, elle était époustouflée pour le paysage qui entourait Poudlard. Entre la forêt interdite, le parc et les montagnes entourant l'école et Pré-au-Lard, le tout donnait un aspect renfermé mais pas au sens péjoratif du terme. Non c'était plus un sentiment de sécurité, un sentiment d'invincibilité. Comme si rien ne pouvait nous arriver, c'était plaisant. Maggie se dirigea vers la rambarde et s'appuya dessus. Elle n'avait pas le vertige et heureusement parce que la vue d'en bas était impressionnante. Et dire que le plus grand directeur de l'école de sorcellerie avait basculé depuis cette tour... D'ailleurs, en pensant à ça. C'était assez étonnant quand on savait qu'un sortilège avait été installé depuis longtemps maintenant, empêchant quiconque de basculer dans le vide. Mais de toute façon, le directeur avait reçu le sortilège de la mort, ça n'aurait rien changé à son destin le fait de basculer ou non. Bien qu'elle ne soit pas encore née l'année de sa mort, Maggie avait lu beaucoup de choses au sujet de ce grand sorcier et même après toutes ces années, l'âme du directeur était toujours présente dans ses lieux. Comme s'il veillant encore sur ses élèves. Ça aussi, ça aidait à se sentir en sécurité. Maggie tourna son regard en direction du village entièrement sorcier, le regard dans le vague quand elle entendit des bruits de pas derrière elle. Vivement, elle se retourna afin de vérifier l’identité de l’intrus.

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Carlie M. Johanson | Maggie A. Wight

En voyant l'auteur des bruits de pas, le visage de Maggie se referma un peu et elle poussa un léger soupir à peine audible. D'autant plus que les premières paroles de la jeune femme qui était apparue étaient sèches, froides, dénuées de toute bonté. Malgré sa proposition de partir, Carlie n'en fit rien et fit même quelques pas sur le plancher de la tour en direction de la Poufsouffle. Maggie la regarda de haut en bas en se remémorant sa première rencontre avec la Serdaigle. Ce n'était guère glorieux. Après que la robe de sorcière de Carlie se fut pris dans le bracelet tant chéri par la Wight, cette dernière l'avait prise et traiter de voleuse. Sur le coup, c'était une évidence que Carlie voulait lui voler son bijou. Il était peut-être ancien mais il était quand même assez élégant et il contenait de véritables pierres précieuses peut-être que Carlie voulait le vendre sans vraiment saisir l'étendue de ses pouvoirs. Et maintenant qu'elle y pensait, c'était stupide et puérile de sa part d'avoir osé pensé ça. Mais c'est vrai qu'elle tenait beaucoup à son bracelet et pas seulement parce qu'il la protégeait du soleil. C'était un cadeau de la part d'une personne très chère à ses yeux. Le perdre ou l’abîmer c'était comme ne pas être à la hauteur de la protection de Danny. Enfin bref. Impulsive comme elle était, Maggie était très vite partie au quart de tour et n'avait même pas réfléchi avant de hurler des horreurs à Carlie. Maintenant qu'elle était face à elle, la blonde se trouvait bête surtout en entendant le ton de la jeune fille.

Maggie abandonna son regard dur et son visage fermé pour laisser place à des yeux remplies d'excuse. Il était rare que Maggie s'excuse mais elle reconnaissait avoir fait une erreur. Elle voulait bien faire un pas vers Carlie pour essayer de dissiper ce malentendu.

• Non, je n'ai aucune raison de me méfier de toi. J'ai agi sans réfléchir l'autre jour.
  

Bon d'accord, ce n'était pas vraiment des excuses mais c'était déjà un bon début. Oui, Maggie avait sa fierté et il ne fallait pas lui en demander trop. Faut pas pousser mémé dans les orties quand même ! La Wight rejoignit ses mains devant elle regardant Carlie avec un regard rempli de sincérité.

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Avec Maggie Wight

Carlie s’attendait à tout sauf à ça. À une dispute sans doute, mais pas ça. Au moins, Maggie avait l’intelligence de ne pas perdre son temps en dispute inutile.

Lorqu’elle l’avait reconnue, le visage de la blondinette s’était immédiatement durci. Mais une fois que Carlie eut fini de parler, le visage de cette dernière changea et lorsqu’elle répondit à la Serdaigle, cette dernière comprit qu’elle était sincère.

▬ Au moins, tu le reconnais, répondit Carlie.

« Ce ne sont pas des excuses à proprement parles mais on fera avec », pensa la brunette. Carlie n’avait pas de problème de confiance - ou peut-être que si, un peu, car elle avait du mal avec les étrangers - mais il lui apparut trop facile de “s’excuser” comme ça. Alors elle resta suspicieuse. On ne sait jamais, dirait-elle. Ou peut-être disait-elle ça parce qu’à la place de Maggie elle se serait contentée d’apaiser les tensions mais n’en aurait cure de l’autre. Cependant Maggie n’était pas Carlie, et cette dernière le savait bien. Maggie était sans doute une personne extrêmement gentille qui adorait ce bracelet et qui ne voulait pas qu’on le touche pour X raison. Héritage familial par exemple. Ou cadeau du petit-ami.

Au final, elle décida de garder ses soupçons de côté pendant un instant et de faire connaissance avec la Poufsouffle - et réellement, même si techniquement ce n’était pas vraiment son genre -, histoire de remettre les compteurs à zéro. Parce que Carlie ne pourrait jamais savoir qui était réellement Maggie hormis en faisant un pas vers elle. Mais elle n’en fera qu’un, le deuxième était à la charge de la blondinette.

Elle prit un grand souffle, se demanda ce qu’elle allait dire en fermant les yeux pour mieux réfléchir et quand elle trouva elle les rouvra et posa ses yeux sur Maggie.

▬ Tu sais quoi ? On va recommencer. Moi c’est Carlie Johanson, je suis en sixième année à Serdaigle, je trouve ton bracelet très joli. Mais il est bien mieux là où il est, c’est-à-dire avec toi.

Elle essaya de faire un sourire amical mais ne réussit qu’à faire une sorte de grimace avec ses lèvres pincées. Elle abandona l’idée de sourire en sentant que ce dernier ne ferait que traduire le fait qu’elle était gênée (car non décidément c’était loin de ses habitudes de se montrer amicale envers ceux qu’elle ne connaissait pas, et encore plus vers ceux qui l’avaient traitée de voleuse). Elle attendit la réponse, le regard fixe et le visage sans émotions. Pour le côté amical, on en était encore loin.

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Carlie M. Johanson | Maggie A. Wight

L'atmosphère était toujours tendue malgré le fait que Carlie est acceptée les pseudos-excuses de Maggie. On pouvait voir très clairement que les deux filles n'étaient pas des amies, ou du moins, des connaissances qui essayaient de se connaître un peu mieux.

Une fois que la brunette eut prononcé ses premières paroles, Mag' hocha la tête avant de la tourner en direction des collines environnantes. Bien sûr qu'elle le reconnaissait. Elle n'était pas stupide au point de rester sur ses positions sans connaitre l'autre. Non, elle avait jugé trop vite Carlie et elle le regrettait désormais. Il faut dire que les deux filles ne s'étaient pas rencontrées dans un moment propice. Maggie était pressée la dernière fois et elle avait un besoin impératif de se nourrir et comme il était 13 heures, elle avait absolument besoin de son bracelet. Donc, le fait que la Serdaigle s'en approche un peu trop, sa colère avait pris le dessus et ses mots avaient dépassés sa pensée. Enfin bref. Espérons que tout ça ne sera qu'un lointain souvenir que la brune et la blonde pourraient, un jour, se croiser sans en venir aux paroles acerbes.

Et apparemment, Carlie avait un peu près la même façon de penser. En entendant la voix de la bleu et bronze, la Wight détacha son regard des collines pour le tourner vers la jeune fille. Elle souhaitait repartir à zéro ce qui fit très plaisir Maggie. Elle voyait les efforts que faisait Carlie pour paraître amicale, son sourire d'abord qui ne dura qu'une fraction de seconde mais qui était tout de même présent. C'était un début et la Wight n'en demandait pas tant. Si Carlie ne savait pas comment si prendre pour être amicale, la Poufsouffle, elle, avait ça dans le sang. Elle lança un regard vrillant de bonne volonté et lui offrit un grand sourire qui se voulait sincère.

• Bonsoir Carlie. Moi c'est Maggie Wight, je suis aussi élève en sixième année même si c'est ma deuxième sixième année. Bref, je suis à Poufsouffle.
  

Ensuite, elle se tourna vers le paysage qui s'offrait à elles. Ce n'était pas qu'elle ne souhaitait pas parler à Carlie mais elle était venue ici dans ce but non ? Ce n'était pas qu'elle ne souhaitait pas parler à Carlie mais elle était venue ici dans ce but non ? Voir ce paysage. Et elle voyait là, le début d'un sujet de conversation.

• J'adore cet endroit. J'ai l'impression que rien ne peut m'arriver, tu n'es pas d'accord ?
  

Et elle tourna la tête vers Carlie avec un grand sourire. Le paysage jouait sur sa bonne humeur. C'est vrai que si elle aurait croisé la Serdaigle dans les cachots, ça n'aurait peut-être pas été pareil.